Monday, December 26, 2011

Желтая Роза


Ни этой, ни следующей ночью знаменитый Джамбаттиста Марино, устами единодушной Молвы (использую его любимый образ) провозглашенный новым Гомером и новым Дантом, не умер, но происшедшее тодга недвижное и беззвучное событие и впрямь осталось в его жизни последним. Увенчанный годами и славой человек умирал на просторной испанской кровати с резными колонками. Легко вообразить в нескольких шагах безмятежный, выходящий на закат балкон, а под ним-мрамор и лавры сада, двоящего уступы террас в квадратной воде. Женская рука поставила в бокал желтую розу; лежащий пробормотал неизбежные и, признаться, уже поднадоевшие ему строки:

Багрянец сада, украшенье луга,
сокровище весны, зрачок апреля...

И вдруг его озарило. Марино увидел розу, какой ее видел в раю Адам, и понял, что она жива собственной вечностью, а не нашими словами, что ее можно напомнить или назвать, но не суждено выразить и что возвышенные и горделивые тома, мреющие в углу комнаты золотым полумраком, вовсе не зеркало мира (как он тщеславно воображал), а просто еще одна из его подробностей.
Прозрение настигло Марино на пороге смерти, и как знать-обошло ли оно Гомера и Данте?

Sunday, April 24, 2011

Ամեն ինչ վաղուց է ասված,

Խղճուկ երկու տողս կրկնության,

Չի հավակնում լինել հնչած,

Հոգու խորքից գրված:

Հարցն է սակայն հուզում միակ,

-Ի՞նչ եմ անում ես այստեղ, ու ՞ր եմ գնում,

Սեր իմ, կեսգիշերվա այս մթում,

Բաց երկնագույն մեղեդին է այն հնչում:


Ձայն տամ նրան,

Կշշնջա- ոչինչ չի կորում,

Ամենը վաղուց է ապրված:

Բայց եթե այդպես,

Ապա միգուցե չի էլ ծնվու ՞մ.

Այն ինչ կա, միշտ եղել է ու կլինի,

Եվ կեսգիշերվա այս խավարում,

Այն նույն մեղեդին է դեռ հնչում:


Սահմանին կանգնած` չգիտեմ, թե ո ՞ր կողմ նայեմ, ու ՞ր գնամ,

Թե հրեն, հունը տեսնեմ այն մաշված,

Որ թվում է անցավ ու բթացած:

Ամեն ինչ վաղուց է գրված,

Ու հիշողության կայծի նման

Ամեն անգամ կծակի, երբ

Կեսգիշերվա լուռ խորքում,

Հանկարծ կլսեմ մեղեդին` բաց երկնագույն:


Անցնում են օրեր` դանդաղ ու արագ,

Հիշում եմ ես ու չեմ հիշում,

Ասում են, թե սա էլ է անցնելու,

Բայց կարոտի ցավից ծնված`

Կրկին անգամ հարցն է հնչում,

՞նչ եմ անում ես այստեղ, ու ՞ր եմ գնում,

Սեր իմ, կեսգիշերվա խոր մթում

Արդյո ՞ք այն երկնագույն մեղեդին է դեռ հնչում:


Wednesday, April 13, 2011

Ջ. Արկիմբոլդոն և մրգերով արքան
















Ջուզեպպե Արկիմբոլդոն (1527 – 1593) իտալացի նկարիչ էր, ով հայտնի էր իր կրեատիվ դիմանկարներով, որոնք պատկերում էր ամբողջապես մրգերի, բանջարեղենների, ծաղիկների, ձկների և գրքերի օգնությամբ, այսինքն նա կտավի վրա այնպիսի դասավորվածությամբ էր նկարում այդ առարկաները, որ նրանք ստանում էին դիմանկարների տեսք:

















Թեև Արկիմբոլդոյի կրոնական թեմաների աշխատաքները մոռացվել են ժամանակի ընթացքում, սակայն նրա տարօրինակ և յուրահատուկ դիմանկարները մինչ օրս էլ հիացմունք են պատճառում:

















Արկիմբոլդոյի յուրատիպ աշխատանքները հայտնաբերվել են 20-իդ դարի սկզբին, այնպիսի սուրեալիստ նկարիչների կողմից, ինչպիսիններից էր Սալվադոր Դալին: Ցուցահանդեսը կոչվեց Արկիմբոլդոյի էֆեկտ, որը տեղի ունեցավ Պալացա Գրասիում (Վենետիկ 1987):


Արկիմբոլդոյի եզակի ստեղծարար ոճը մեծ ազդեցություն ունեցավ մի շարք նկարիչների համար և մինչ օրս էլ հիացնում է իր յուրատիպությամբ, սուրեալ երևակայությամբ և բարձր կրեատիվությամբ:




Saturday, April 2, 2011

И, Бродский- Около океана, при свете свечи...

Около океана, при свете свечи; вокруг
поле, заросшее клевером, щавелем и люцерной.
Ввечеру у тела, точно у Шивы, рук,
дотянуться желающих до бесценной.
Упадая в траву, сова настигает мышь,
беспричинно поскрипывают стропила.
В деревянном городе крепче спишь,
потому что снится уже только то, что было.
Пахнет свежей рыбой, к стене прилип
профиль стула, тонкая марля вяло
шевелится в окне; и луна поправляет лучом прилив,
как сползающее одеяло.

Saturday, March 26, 2011

George Braque











Un oiseau s’envole,

Il rejette les nues comme un voile inutile,

Il n’a jamais craint la lumière,

Enfermé dans son vol,

Il n’a jamais eu d’ombre.

Coquilles des moissons brisées par le soleil.

Toutes les feuilles dans les bois dissent oui,

Ells ne savent dire que oui,

Toute question, toute réponse

Et la rosée coule au fond de ce oui.

Un home aux legers décrit le ciel d’amour.

Il en ressemble les merveilles

Comme des feuilles dans un bois,

Comme des oiseaux dans leurs ailes

Et des hommes dans le sommeil.

Paul Éluard

Friday, March 18, 2011

Souvenir

J'espérais bien pleurer, mais je croyais souffrir
En osant te revoir, place à jamais sacrée,
O la plus chère tombe et la plus ignorée
Où dorme un souvenir!

Que redoutiez-vous donc de cette solitude,
Et pourquoi, mes amis, me preniez-vous la main,
Alors qu'une si douce et si vieille habitude
Me montrait ce chemin?

Les voilà, ces coteaux, ces bruyères fleuries,
Et ces pas argentins sur le sable muet,
Ces sentiers amoureux, remplis de causeries,
Où son bras m'enlaçait.

Les voilà, ces sapins à la sombre verdure,
Cette gorge profonde aux nonchalants détours,
Ces sauvages amis, dont l'antique murmure
A bercé mes beaux jours.

Les voilà, ces buissons où toute ma jeunesse,
Comme un essaim d'oiseaux, chante au bruit de mes pas.
Lieux charmants, beau désert où passa ma maîtresse,
Ne m'attendiez-vous pas?

Ah! laissez-les couler, elles me sont bien chères,
Ces larmes que soulève un coeur encor blessé!
Ne les essuyez pas, laissez sur mes paupières
Ce voile du passé!

Je ne viens point jeter un regret inutile
Dans l'écho de ces bois témoins de mon bonheur.
Fière est cette forêt dans sa beauté tranquille,
Et fier aussi mon coeur.

Que celui-là se livre à des plaintes amères,
Qui s'agenouille et prie au tombeau d'un ami.
Tout respire en ces lieux; les fleurs des cimetières
Ne poussent point ici.

Voyez! la lune monte à travers ces ombrages.
Ton regard tremble encor, belle reine des nuits;
Mais du sombre horizon déjà tu te dégages,
Et tu t'épanouis.

Ainsi de cette terre, humide encor de pluie,
Sortent, sous tes rayons, tous les parfums du jour;
Aussi calme, aussi pur, de mon âme attendrie
Sort mon ancien amour.

Que sont-ils devenus, les chagrins de ma vie?
Tout ce qui m'a fait vieux est bien loin maintenant;
Et rien qu'en regardant cette vallée amie
Je redeviens enfant.

O puissance du temps! ô légères années!
Vous emportez nos pleurs, nos cris et nos regrets;
Mais la pitié vous prend, et sur nos fleurs fanées
Vous ne marchez jamais.

Tout mon coeur te bénit, bonté consolatrice!
Je n'aurais jamais cru que l'on pût tant souffrir
D'une telle blessure, et que sa cicatrice
Fût si douce à sentir.

Loin de moi les vains mots, les frivoles pensées,
Des vulgaires douleurs linceul accoutumé,
Que viennent étaler sur leurs amours passées
Ceux qui n'ont point aimé!

Dante, pourquoi dis-tu qu'il n'est pire misère
Qu'un souvenir heureux dans les jours de douleurs?
Quel chagrin t'a dicté cette parole amère,
Cette offense au malheur?

En est-il donc moins vrai que la lumière existe,
Et faut-il l'oublier du moment qu'il fait nuit?
Est-ce bien toi, grande âme immortellement triste,
Est-ce toi qui l'as dit?

Non, par ce pur flambeau dont la splendeur m'éclaire,
Ce blasphème vanté ne vient pas de ton coeur.
Un souvenir heureux est peut-être sur terre
Plus vrai que le bonheur.

Eh quoi! l'infortuné qui trouve une étincelle
Dans la cendre brûlante où dorment ses ennuis,
Qui saisit cette flamme et qui fixe sur elle
Ses regards éblouis;

Dans ce passé perdu quand son âme se noie,
Sur ce miroir brisé lorsqu'il rêve en pleurant,
Tu lui dis qu'il se trompe, et que sa faible joie
N'est qu'un affreux tourment!

Et c'est à ta Françoise, à ton ange de gloire,
Que tu pouvais donner ces mots à prononcer,
Elle qui s'interrompt, pour conter son histoire,
D'un éternel baiser!

Qu'est-ce donc, juste Dieu, que la pensée humaine,
Et qui pourra jamais aimer la vérité,
S'il n'est joie ou douleur si juste et si certaine
Dont quelqu'un n'ait douté?

Comment vivez-vous donc, étranges créatures?
Vous riez, vous chantez, vous marchez à grands pas;
Le ciel et sa beauté, le monde et ses souillures
Ne vous dérangent pas;

Mais, lorsque par hasard le destin vous ramène
Vers quelque monument d'un amour oublié,
Ce caillou vous arrête, et cela vous fait peine
Qu'il vous heurte le pié.

Et vous criez alors que la vie est un songe;
Vous vous tordez les bras comme en vous réveillant,
Et vous trouvez fâcheux qu'un si joyeux mensonge
Ne dure qu'un instant.

Malheureux! cet instant où votre âme engourdie
A secoué les fers qu'elle traîne ici-bas,
Ce fugitif instant fut toute votre vie;
Ne le regrettez pas!

Regrettez la torpeur qui vous cloue à la terre,
Vos agitations dans la fange et le sang,
Vos nuits sans espérance et vos jours sans lumière
C'est là qu'est le néant!

Mais que vous revient-il de vos froides doctrines?
Que demandent au ciel ces regrets inconstants
Que vous allez semant sur vos propres ruines,
A chaque pas du Temps?

Oui, sans doute, tout meurt; ce monde est un grand rêve,
Et le peu de bonheur qui nous vient en chemin,
Nous n'avons pas plus tôt ce roseau dans la main,
Que le vent nous l'enlève.

Oui, les premiers baisers, oui, les premiers serments
Que deux êtres mortels échangèrent sur terre,
Ce fut au pied d'un arbre effeuillé par les vents,
Sur un roc en poussière.

Ils prirent à témoin de leur joie éphémère
Un ciel toujours voilé qui change à tout moment,
Et des astres sans nom que leur propre lumière
Dévore incessamment.

Tout mourait autour d'eux, l'oiseau dans le feuillage,
La fleur entre leurs mains, l'insecte sous leurs piés,
La source desséchée où vacillait l'image
De leurs traits oubliés;

Et sur tous ces débris joignant leurs mains d'argile,
Étourdis des éclairs d'un instant de plaisir,
Ils croyaient échapper à cet Être immobile
Qui regarde mourir!

Insensés! dit le sage.? Heureux! dit le poète.
Et quels tristes amours as-tu donc dans le coeur,
Si le bruit du torrent te trouble et t'inquiète,
Si le vent te fait peur?

J'ai vu sous le soleil tomber bien d'autres choses
Que les feuilles des bois et l'écume des eaux,
Bien d'autres s'en aller que le parfum des roses
Et le chant des oiseaux.

Mes yeux ont contemplé des objets plus funèbres
Que Juliette morte au fond de son tombeau,
Plus affreux que le toast à l'ange des ténèbres
Porté par Roméo.

J'ai vu ma seule amie, à jamais la plus chère,
Devenue elle-même un sépulcre blanchi,
Une tombe vivante où flottait la poussière
De notre mort chéri,

De notre pauvre amour, que, dans la nuit profonde,
Nous avions sur nos coeurs si doucement bercé!
C'était plus qu'une vie, hélas! c'était un monde
Qui s'était effacé!

Oui, jeune et belle encor, plus belle, osait-on dire,
Je l'ai vue, et ses yeux brillaient comme autrefois.
Ses lèvres s'entrouvraient, et c'était un sourire,
Et c'était une voix;

Mais non plus cette voix, non plus ce doux langage,
Ces regards adorés dans les miens confondus;
Mon coeur, encor plein d'elle, errait sur son visage,
Et ne la trouvait plus.

Et pourtant j'aurais pu marcher alors vers elle,
Entourer de mes bras ce sein vide et glacé,
Et j'aurais pu crier: "Qu'as-tu fait, infidèle,
Qu'as-tu fait du passé?"

Mais non: il me semblait qu'une femme inconnue
Avait pris par hasard cette voix et ces yeux;
Et je laissai passer cette froide statue
En regardant les cieux.

Eh bien! ce fut sans doute une horrible misère
Que ce riant adieu d'un être inanimé.
Eh bien! qu'importe encore? O nature! ô ma mère!
En ai-je moins aimé?

La foudre maintenant peut tomber sur ma tête;
Jamais ce souvenir ne peut m'être arraché!
Comme le matelot brisé par la tempête,
Je m'y tiens attaché.

Je ne veux rien savoir, ni si les champs fleurissent;
Ni ce qu'il adviendra du simulacre humain,
Ni si ces vastes cieux éclaireront demain
Ce qu'ils ensevelissent.

Je me dis seulement: "A cette heure, en ce lieu,
Un jour, je fus aimé, j'aimais, elle était belle.
J'enfouis ce trésor dans mon âme immortelle,
Et je l'emporte à Dieu!"

Wednesday, March 9, 2011

The Road not Taken

Two roads diverged in a yellow wood,
And sorry I could not travel both
And be one traveler, long I stood
And looked down one as far as I could
To where it bent in the undergrowth.

Then took the other, as just as fair,
And having perhaps the better claim,
Because it was grassy and wanted wear;
Though as for that the passing there

Had worn them really about the same.

And both that morning equally lay
In leaves no step had trodden black.
Oh, I kept the first for another day!
Yet knowing how way leads on to way,
I doubted if I should ever come back.

I shall be telling this with a sigh
Somewhere ages and ages hence:
Two roads diverged in a wood, and I
I took the one less traveled by,
And that has made all the difference।